Jérôme Phojo

[hermann]

Après une mononucléose et une phlébite, Jérôme Phojo ne sait pas encore s’il pourra rejouer. Mais ses progrès lui donnent aujourd’hui plus d’espoir.

Laurent Calmut

 

LORIENT

La dernière apparition de Jérôme Phojo (à droite) sous le maillot clermontois remonte à la réception de Lorient (défaite 2-0), le 14 septembre 2019.  photo rémi dugne

carrière

Sous contrat jusqu’en 2022 avec le Clermont Foot, Jérôme Phojo ne peut pas encore dire qu’il rejouera un jour au foot. « J’ai pris conscience que ma carrière pourrait s’arrêter. Je pense à l’après, mais je suis tellement dans l’idée que je vais reprendre le foot que j’y pense moins. Ça va de mieux en mieux ». Le chemin parcouru l’empêche d’« être trop pessimiste » : « Quand je vois d’où je viens, l’amélioration, je ne peux pas me permettre ». Il s’appuie aussi sur le soutien du groupe clermontois, où « ça rigole beaucoup ». Où « ça fait oublier le reste ». Pascal Gastien, l’entraîneur, suit son cas de près, aussi. « Comme quand je jouais. Il est toujours ouvert, je ne me sens pas à part ».

COVID-19

« Au début, je craignais d’être une personne à risque, je ne savais pas si mon système immunitaire allait être suffisamment résistant. Donc je ne sortais pas de chez moi, ce qui n’a sûrement pas fait du bien pour soigner ma phlébite. »

Il a trépigné. Mais c’était moins compliqué, cette fois. Depuis la tribune Gergovie, Jérôme Phojo n’a pas trop souffert en regardant ses partenaires dompter Pau, samedi. La victoire et le manière (3-0) l’ont bien aidé, dans la procuration que la maladie impose au latéral droit depuis plus d’un an. « Ça donne envie, je m’imagine à la place des joueurs », soupirait-il quelques jours plus tôt. « La nuit, ça m’est déjà arrivé d’en rêver ».

Mononucléose, phlébite... et Covid-19

S’il en rêve, ça veut au moins dire qu’il dort. Ça n’a pas toujours été le cas. Au début, la mononucléose, ce virus qu’il a contracté en octobre 2019, ne lui a laissé aucun répit. « Une fatigue générale », évoque le joueur clermontois en repensant à son état : « Je ne pouvais rien faire tout seul. Je ne marchais même pas, c’était IM-PO-SSIBLE ». Il insiste pour découper les syllabes. « Et la nuit, je dormais mal. La fièvre venait toujours à ce moment, je transpirais tellement. Je m’assoupissais seulement à partir de 6 heures ».

Contre ça, pas grand-chose à faire. À l’époque, il lui faut du repos, des vitamines deux fois par jour, du temps. Et de l’aide, que lui procure sa mère en venant à Clermont. « J’étais vraiment à plat. J’ai perdu cinq kilos, j’étais tout maigre au niveau des jambes. »

Le moral rétrécit, lui aussi. Mais début décembre, alors que le Clermont Foot remonte également la pente de la Ligue 2 en entamant une série record de douze matchs sans défaite, Jérôme Phojo entrevoit le bout du tunnel. « Je me sentais guéri, je pensais revenir assez vite. Mais il y a eu une complication, dans la foulée. J’ai déclenché une phlébite au niveau du mollet. »

A côté, la mononucléose aurait presque des allures de petit rhume. Car si l’ancien joueur formé à Monaco n’a toujours pas renoué avec les terrains de Ligue 2 aujourd’hui, c’est à cause de ce caillot de sang dans l’une de ses veines. Et du Covid, aussi. « Ça a cassé ma progression », accumule le joueur qui a fêté ses 27 ans pendant le confinement, en avril.

Au printemps, Jérôme Phojo essaie quand même d’avancer, sur son vélo d’appartement. Il tente aussi de semer certains doutes. « Lors des premiers rendez-vous, on m’a dit que je ne pourrais plus jouer. J’en ai eu les larmes aux yeux. »

Le temps, depuis, a fait son œuvre. Et le Clermontois a aussi pu évoquer son cas avec d’autres joueurs. Avec Yohann Pelé, le gardien remplaçant de l’OM, notamment. « Il a mis deux ans et demi pour revenir, mais il est revenu. Je sais que d’autres joueurs ont dû mettre leur carrière entre parenthèses. Pour moi, tout est possible, je ne sais pas encore. Ça évolue bien, mais peut-être qu’à un moment, je ne pourrai pas faire plus. C’est dans un coin de ma tête, mais mon objectif est de reprendre ma carrière. »

« Quand j’arrive à l’entraînement, j’ai l’impression que je peux tout faire avec les gars. Mais non. »

Il faut dire que les signes sont encourageants. A l’entraînement, il est de moins en moins loin du groupe. Il participe normalement aux échauffements, à certains toros. « Je suis aussi joker sur certaines conservations, je fais les centres pour le travail des attaquants ». Fourmis dans les jambes... « Dans la vie de tous les jours, je ne suis pas du tout gêné. Ça m’empêche juste d’accéder à une certaine intensité. Quand j’arrive sur le terrain d’entraînement, j’ai l’impression que je peux tout faire avec les gars. Mais non ».

Le tunnel, toujours. Et une sortie pas encore nette, à défaut d’être angoissante. « Aujourd’hui, je relativise, conclut le latéral droit. Des spécialistes m’ont parlé de personnes qui pouvaient à peine marcher 50 mètres, à cause des crampes. Moi, j’arrive à courir tous les jours. Et puis si je dois arrêter, c’est comme ça. Le principal c’est que je sois en bonne santé. »
 

Article paru dans le journal La Montagne de ce jour 

[Almist]

Pas simple pour Jérome  J'espère qu'il en sortira pour de bon !

[hermann]

18 minutes ago, Almist said:

Pas simple pour Jérome  J'espère qu'il en sortira pour de bon !

On lui souhaite tous. D'autres footballeurs ont eu des phlébites. 

https://www.leparisien.fr/sports/camara-je-n-aime-pas-m-apitoyer-sur-mon-sort-22-07-2009-587144.php

 

Actuellement le plus connu est Diego Costa joueur de l'Atlético de Madrid

 

Emerse Faé de l'OGCNice a même du mettre un terme à sa carrière à 28 ans après 4 phlébites

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20120201_00113125

 

 

Modifié 20 janvier 2021 par hermann

[hermann]

https://twitter.com/beinsports_FR/status/1356327228146114560/video/1

 

Modifié 1 février 2021 par hermann

[elliot]

Sur sa situation remarque du journaliste  "Tu as des coéquipiers qui ont pas toujours compris mais en revanche tu as des amis qui ont compris" . Étrange comme remarque je trouve, il y aurait eu un manque de soutien de certains coequipiers au club?

[hermann]

7 hours ago, elliot said:

Sur sa situation remarque du journaliste  "Tu as des coéquipiers qui ont pas toujours compris mais en revanche tu as des amis qui ont compris" . Étrange comme remarque je trouve, il y aurait eu un manque de soutien de certains coequipiers au club?

Au départ ses réponses devaient être assez déroutantes pour quelqu’un, la majorité des gens, qui ne sait (savent) pas ce que c’est qu’une mononucléose. Il parlait uniquement de vitamines mais c’est pour lutter contre la fatigue car en fait il n’y a aucun traitement contre la mononucléose. Tu prends uniquement du paracétamol en cas de fièvre mais en aucun cas d’antibiotiques. Je le sais parce que dans mon entourage j’ai eu une ado qui a eu une mononucléose. 
En fait ses coéquipiers c’est par rapport à sa phlébite qu’ils n’ont pas compris qu’éventuellement il ne pourrait plus jouer.  Après c’était peut-être à l’entourage médical du club d’expliquer. Je citais le cas d’Emerse Faé de l’Ogc Nice qui a 28 ans et après 4 phlébites avait dû mettre un terme à sa carrière.

Je l’ai trouvé très touchant. 

Modifié 2 février 2021 par hermann

[Almist]

On a des nouvelles de Jérome ?

[KevinLL]

il y a 11 minutes, Almist a dit :

On a des nouvelles de Jérome ?

Il s'entraîne normalement, en tout cas c'est ce que laisse penser les images des entraînements. A-t-il encore la condition physique d'un joueur pro, P.Gastien compte-t-il sur lui ?

[Almist]

ça serait bien que le coach nous tienne au courant !